Documentaire, Moïse Marcoux-Chabot, 7 min, 2022
Résumé: Créé à partir de chutes et de projets inachevés, ce court-métrage planant survole des moments marquants vécus par le réalisateur entre 2012 et 2015, des violences policières du printemps érable à la crise climatique, en passant par les côtes d’Anticosti et la forêt gaspésienne. Musique et mix par Sylvain Picard.
Avec Maryse Poisson, Jacinthe Poisson, Bilbo Cyr et Alexandre Shields.
Images sur le Saint-Laurent tournées à bord du voilier Roter Sand d’Écomaris.
Contexte
FRAGMENTS est un drôle d’objet documentaire, monté au rythme d’une composition planante de Sylvain Picard, à partir de quelques morceaux inédits de mes archives datant de 2012 à 2015. J’ai assemblé ce petit film de 7 minutes au printemps 2022, pour la 20e édition de Courts Critiques soulignant les 10 ans du printemps érable, habité par une réflexion avec l’ONF sur le rôle du documentaire face à la crise climatique et porté par la force poétique de Je me soulève (Hugo Latulippe) et des eaux du Saint-Laurent.
Projections publiques
– Première à Courts Critiques 20 aux Rendez-vous Québec Cinéma, Montréal, avril 2022
– Sélection officielle, Festival Les Percéides, Percé, août 2022
– Ciné-club Temps d’écran, Cap-au-Renard, octobre 2022
– Festival Vues sur mer, Gaspé, avril 2023
Quelques mots du réalisateur
Extraits d’une entrevue avec Sarah Gagnon-Piché, vendredi 19 août 2022, Radio-Canada, émission Bon pied, bonne heure!:
«C’est des images pour la plupart que j’avais très clairement en tête parce que c’est des plans que j’aimais beaucoup, c’est beaucoup des plans esthétiques… que parfois j’étais déçu finalement de ne pas avoir utilisé en montage de d’autres films. Mais la trame s’est construite sur deux choses, sur une piste musicale qu’un compositeur avec que je travaille depuis plusieurs années a créée puis qu’il m’a permis d’utiliser pour le film. C’est une pièce de Sylvain Picard, qui a été un petit peu composée comme un rêve d’ailleurs, comme une méditation ou un rêve éveillé. Puis sinon, je suis allé rechercher [des extraits] de différents tournages qui finalement me permettaient de repasser, d’avoir ce narratif sur un vécu qui est personnel, mais qui est aussi, je pense, social, plus commun, sur ce qu’on a traversé.
[…]
Ce qui ressort du film je crois, c’est peut-être justement comment on a pu se fragmenter dans la société, passer d’un grand sentiment d’union, de force collective, de puissance d’agir, à une atomisation, un individualisme puis une impuissance devant la crise climatique, entre autres, mais aussi les autres enjeux sociaux. Donc, les fragments, c’est des fragments de mémoire, mais aussi comment on peut être fragmentés pis loins les uns des autres même si on est proches. Je ne touche pas du tout à la COVID, mais il y a une impression puis un sentiment vécu là-dedans qui est fort… Donc il ressort à la fois le besoin d’être, d’agir collectivement, mais aussi une impuissance individuelle… C’est pas un film de solutions, c’est plus un film d’impressions puis d’émotions.»
– Moïse Marcoux-Chabot
Quelques mots du compositeur
«Pendant la pandémie, vu que toutes les salles de spectacles étaient fermées et que les activités sociales étaient réduites à leur minimum d’une façon imposée, comme pas mal tout le monde, j’avais besoin d’évasion. Ça faisait un bout de temps que je contemplais l’idée de composer de la musique électro, du sound design. L’impulsion décisive s’est présentée lors d’une discussion avec une amie qui proposait l’idée de composer des pièces pour accompagner des séances de rêve éveillé. L’idée : offrir un moment de détente confortable pendant lequel s’abandonner à son cinéma intérieur en toute quiétude.
Par ailleurs, quelques semaines avant la pandémie, j’avais terminé un contrat titanesque de maquettes symphoniques pour la rencontre d’IAM avec l’OSM; ce qui m’avait permis de m’amuser dans le côté symphonique. (Pour les musiciens, quelques-unes de ces maquettes ont dépassé les 400 pistes dans Logic Pro…) Donc, fort de cette expérience et de toutes les autres qui ont précédé, je me suis lancé dans la composition corps et âme. J’ai créé une série de pièces combinant sons et espaces, instruments symphoniques et soin. La sixième composition de cette série s’intitule Tempête sur le fjord. Elle accompagne les images en mouvement de Fragments. J’ai décidé d’intituler cette série de compositions Noördik.»
– Sylvain Picard