Avant de quitter Lima

Avant de quitter Lima, j’ai quitté Miraflorés. Hier matin, après trois nuits passées à l’hostal Inkawasi, j’ai pris un taxi pour le centre-ville. Miraflorés est un très beau quartier, mais un peu déprimant…

Je me suis donc installé en plein centre du centre, à l’Hostal España, aussi surprenant qu’agréable. Il s’agit d’une vieille bâtisse coloniale de 5 étages, remplie de tableaux, de sculptures de plâtre, de bustes gigantesques, de photos, de crânes de momies… Ma chambre est une toute petite cabine qui dépasse du toit du 3e étage, lequel toit est à moitié recouvert par une terrasse luxuriante de végétation, des cages à perroquets et un petit restaurant. Ce matin, je me suis réveillé au chant des oiseaux… et des klaxons, bien sûr…

Je l’ai déjà mentionné, mais la circulation dans les rues de Lima est phénoménale. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi je n’ai pas encore été témoin (ou victime) de huit accidents ! Les innombrables taxis (au moins la moitié du trafic) se mêlent aux combis (les minibus), aux camions et aux vieilles Coccinnelles dans un chaos constant: c’est à qui se faufilera le premier entre le trafic venant en sens inverse, les marchands ambulants, les taxis arrêtés et l’autre véhicule qui tente exactement la même manœuvre. Les piétons, eux, doivent courir au bon moment… D’ailleurs, les passages pour piétons sont extrêmement rares, comme les feux de circulation. Quant aux noms de rues, ils sont écrits une fois sur trois: il vaut mieux compter les cuadras pour se repérer.

Je l’avoue, je n’ai pas encore osé me promener dans les quartiers plus pauvres (la grande majorité de la ville). Comme je vais repasser par Lima avant la fin, je me dis que j’ai le temps d’en apprendre un peu plus sur le Pérou et de mieux maîtriser la langue avant de m’y aventurer.

Hier après-midi, j’ai entre autres visité l’Église et le monastère San Francisco. L’architecture est incroyable, comme pour la plupart des bâtiments du centre, et les trésors qu’on y trouve valent le coup d’œil. Mais deux choses m’ont plus marqué: la visite des catacombes et le parvis de l’église. Les catacombes sont très anciennes (16e ou 17e siècle) et l’ambiance, sans être lugubre, incite au respect. De tous les côtés, des tombes de 4-5 m de profondeur, remplies d’ossements: une tombe de tibias, une tombe de fémurs, une tombe de crânes… Joyeux. Sans oubier l’énorme puit profond de 10 m, dans lequel les ossements de surface ont été joliment disposés…

À la sortie, sur le parvis, je me suis retrouvé au milieu d’une marée de pigeons et entouré d’enfants qui couraient partout en riant. Un de mes plus beaux moments jusqu’ici…

En allant acheter mon billet de bus pour Cuzco, j’ai rencontré un jeune couple de Québec, Katie et Mathieu, arrivés la veille. Je suis allé les retrouver dans un petit bistrot tranquille en soirée, question d’échanger nos premières impressions sur ce nouveau pays. Quelques heures devant une bière péruvienne, la Cristal, à parler de tout, de rien et surtout du Pérou, ça fait du bien.

La veille, j’étais allé rencontrer Maryse Guilbault, conseillère à l’ambassade du Canada au Pérou, qui m’a très bien résumé la situation politique, économique et sociale du Pérou. Un résumé d’une heure trente, en fait… Quelle région fascinante et intrigante ! Dommage que si peu de tout ce qui se passe ici se rende au Nord. À moi de m’en charger, peut-être ?

Je n’ai pas encore pris beaucoup de photos. Peut-être suis-je un peu trop parano, mais je n’aurais pas envie de me faire piquer mon matériel après une semaine, ni deux, d’ailleurs… Mais remarquez que quand je vois ces gros touristes occidentaux en shorts qui traversent la Plaza Mayor avec leur gros numérique au cou, je me dis que si quelqu’un se fait voler, ce sera lui et pas moi, avec mon appareil dissimulé dans un foulard et un clip d’esacalade qui retient l’étui après ma ceinture au cas où quelqu’un tirerait sur la bandoulière…

Avant de quitter Lima j’ai quitté Miraflorés, bien sûr, puisque je n’ai pas encore quitté Lima. Je pars dans quelques heures pour Cuzco pour y retrouver Dominic, mon stagiaire d’anthropologie. Entre les deux, un voyage de 22 heures de bus…


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