Ramailler le tissu social

Je présenterai cette semaine une communication au colloque «Chanson et cinéma québécois: ramailler le tissu social» qui se tient les 13 et 14 novembre à l’Université de Sherbrooke. Ce colloque interdisciplinaire est organisé par Hugo Chavarie, Noémi Doyon et Marie-Claude Tremblay de l’équipe de recherche-création sur les Poétiques de la compassion de Nathalie Watteyne.

Affiche du colloque «Ramailler le tissu social».
Affiche du colloque «Ramailler le tissu social».

«Existe-t-il, après l’exclusion et la marginalité, en somme après la rupture du lien censé maintenir ensemble les individus, une possible refondation d’une vie à plusieurs? Partant du principe que le dénuement des uns et l’altérité des autres ne mènent pas nécessairement à la solitude et à l’apathie, nous chercherons à mettre en relief et à comprendre la possibilité d’une appartenance renouée à la société, à des communautés de substitution, de nouvelles familles.»
Programme du colloque (PDF)

Détails:

«Retisser la toile de Michel Brault»
14 novembre 2013, 13h
Présidente de séance: Sarah Rocheville
13h «Un oeil qui pleure, l’autre qui mesure la lumière», présentation libre accompagnée d’extraits de courts-métrages par Moïse Marcoux-Chabot
14h Projection du court-métrage «Votre histoire ça va être une chanson», tiré de la série Le Son des Français d’Amérique d’André Gladu et de Michel Brault, suivi d’une présentation libre par André Gladu
Page sur le site de l’Université de Sherbrooke
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Proposition:

L’œuvre cinématographique de Michel Brault, qui accordait autant d’importance à la technique qu’à l’émotion, a marqué plusieurs générations de documentaristes. Dans le cadre de ce colloque, je propose une réflexion sur l’héritage que son départ laisse aux plus jeunes générations de cinéastes, tournant mon regard vers l’avenir et non vers le passé. Une certaine effervescence teintée de résistance, du rejet des institutions et d’une volonté de renouvèlement des pratiques anime le milieu du documentaire et de la vidéo indépendante depuis le printemps érable. Cette vigueur n’est pas sans rappeler le contexte particulier des années 1960 et 1970, qui a mené à la création de plusieurs de nos plus grands films.

À partir d’extraits de mes films, dont plusieurs inédits, je discuterai de ma vision personnelle du cinéma direct et de l’influence de Brault, de Perrault, de Rouch, de Miron et du Refus global dans ma démarche. Du regain de vigueur collective du printemps 2012 à son effritement sous les coups de matraque, les grenades assourdissantes, les nuages de gaz irritants et les arrestations de masse, en passant par la polarisation du débat public et les traumatismes personnels, le tissu social des collectivités militantes a subi d’intenses transformations. Mais aussi bien dans les rues de Montréal que dans la campagne gaspésienne, la poésie des mots et des images permet à des communautés de retrouver le sens perdu dans la mêlée et de se définir à nouveau, à travers une culture commune de résistance et de résilience.


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