«Quand je suis arrivé au G20, j’avais l’idée que, si je ne commettais rien d’illégal, si je ne faisais rien contre le code criminel, en aucun cas je serais arrêté. Mais c’est pas le cas. C’est pas vrai qu’il suffit de suivre la loi criminelle pour ne pas être arrêté. On peut être arrêté pour des opinions politiques.»
– Un arrêté du G20
C’est aujourd’hui le dernier jour pour supporter mon projet documentaire L’ordre et les idées au concours Cuban Hat des RIDM, si ce n’est pas déjà fait. Je vous rappelle que ce concours pourrait me rapporter plus de 20 000$ en financement et services de production. C’est le vote du public qui détermine la sélection des cinq finalistes parmi les 21 participants: votre voix compte ! Pour en savoir plus, vous pouvez visionnez ma présentation vidéo de 3 minutes et lire ce qui suit.
Vidéo de présentation
Pour voter, vous n’avez besoin que d’une adresse courriel ou d’un compte Twitter.
1. Rendez-vous avant minuit le 7 novembre sur http://cubanhat.tv/vote/
2. Sélectionnez L’ordre et les idées
3. Entrez votre adresse courriel et votre nom
4. Cliquez sur «VOTE»
Vous recevrez une confirmation par courriel. Un seul vote par adresse est autorisé.
Pourquoi ce projet ?
«Ils peuvent faire ce qu’ils veulent en surface, ils peuvent essayer de me briser les os, ils peuvent me frapper au visage, ils peuvent essayer de briser ma volonté, mais ils ne vont jamais atteindre l’intérieur de ma tête et ils ne vont jamais briser mon esprit.»
– Une arrêtée du G20
Pour qu’on s’attarde sur les idées au lieu des vitres cassées…
Pour qu’on questionne à qui profite le maintien de l’ordre avant de dénoncer tout désordre…
Je m’intéresse depuis plusieurs années aux mouvements de contestation. Né après la Crise d’Octobre, trop jeune pour comprendre ce qui se passait pendant la Crise d’Oka, pas assez politisé pour être présent au Sommet des Amériques, c’est la grève étudiante du printemps 2005 qui a constitué mon éveil social et politique.
Tout au long du mouvement de grève, en tant que journaliste étudiant, j’ai filmé et photographié des manifestations. Le jour d’une manifestation nationale, en tant que pacifiste, j’ai interposé mon corps entre des casseurs et les vitrines des bureaux du Parti Libéral qu’ils s’apprêtaient à défoncer. Une situation complexe… Une semaine plus tard, en tant que militant convaincu du bien fondé de nos revendications, j’ai occupé avec une douzaine d’autres personnes des bureaux du Parti Libéral, les mêmes.
Pour cet acte de désobéissance civile, j’ai été arrêté, accusé de voies de fait contre l’immeuble, puis les accusations ont tombé. Cet évènement n’a laissé aucune trace à mon dossier criminel, mais je suis demeuré convaincu qu’en certaines occasions, la légitimité d’un geste politique a plus de valeur que sa légalité.
J’étais aux Îles-de-la-Madeleine lorsque le G20 de Toronto a eu lieu. J’ai vu de loin l’érosion des droits civils, les abus policiers, le cirque médiatique et l’institution d’un système sécuritaire complètement disproportionné, au coût astronomique.
De retour sur le continent l’automne suivant, j’ai reçu comme une claque en pleine gueule les récits d’arrestations et de brutalités de Toronto. Traumatismes, violence, répression systématiques des francophones, dédales légaux, criminalisation de la dissidence, abus de pouvoir sur les femmes, infiltrations policières dans des groupes pacifistes…
Une amie m’a raconté le retour à la maison de son copain arrêté et incarcéré trois jours sans raison, tremblant, traumatisé, paranoïaque. J’ai pensé au film Les ordres, de Michel Brault, sur la détention de prisonniers politiques québécois en octobre 1970. Je me suis dit que l’expérience des gens arrêtés en juin 2010 méritait aussi d’être contée. Leur expérience invisible, qui ne passe pas à la télé, que seules des caméras de surveillance ont filmé. J’ai décidé que j’allais documenter cette expérience, ce qu’ils ont vécu, ce qui a changé pour eux et ce que ça signifie pour le reste d’entre nous. J’ai choisi de le faire sous toutes les formes documentaires nécessaires. Je prendrai le temps qu’il faudra.
Pour suivre l’avancement du projet:
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